Assemblée Générale RAUTAHI du 11 Avril 2006

Publié le par Jean-Christophe BOUISSOU

Chers Amis,

C’est un très grand plaisir, vraiment un très grand plaisir, de vous retrouver ce soir.

Depuis notre assemblée générale constitutive de décembre 2005, quatre mois se sont écoulés !

Quatre mois c’est très peu mais lorsque ce sont les 4 premiers mois d’un mouvement, c’est important.

Après tout, ce sont les 100 premiers jours de RAUTAHI et, comme vous le savez, il est de tradition de présenter un premier bilan à cette échéance.

Entre nous, il n’y a que ceux qui ont un bilan qui peuvent le présenter au bout de 100 jours…

 

J’ai donc voulu vous réunir à nouveau pour vous rendre compte du travail effectué et vous proposer les orientations politiques du mouvement pour les mois à venir.

Il s’agit pour moi d’appliquer concrètement les principes de démocratie participative et de transparence, posés par notre Charte des valeurs, celle que nous avons écrite en commun.

A ce sujet, je voudrais vous redire que la période de création de notre parti et nos réunions :

  • pour élaborer ce qui est devenu notre charte de valeurs,
  • pour imaginer ce qui est aujourd’hui notre nom et notre logo,
  • pour faire émerger les idées forces de notre programme politique,

restent fortement présents à mon esprit.

Ces moments restent, dans mon parcours politique, des moments particuliers, un peu « magiques ».

 

Pour ne rien vous cacher, lorsque le bureau exécutif a souhaité réunir l’Assemblée Générale de RAUTAHI, il y a de cela quelques semaines, l’ordre du jour était différent.

 

Il s’agissait bien sûr de vous présenter notre projet de budget.

A ce sujet, je crois que c’est la première fois en Polynésie française qu’un parti politique présente son budget publiquement à ses adhérents.

C’est cela RAUTAHI, ici, on dit ce qu’on fait et on fait ce qu’on dit.

On revendique la transparence, alors on l’applique.

Comme on l’a vu, le budget est réduit. Et c’est normal, nous sommes un parti jeune.

Bien sûr nous aurions aimé avoir plus de moyens pour mieux diffuser nos idées et notre programme, mais cela viendra avec le temps.

D’ailleurs, après les prochaines échéances électorales, nous aurons sans doute accès aux financements publics nationaux comme les autres formations politiques polynésiennes.

 

Nous voulions également vous rendre compte de notre progression.

Nous comptions 1596 adhérents en décembre, nous sommes aujourd’hui 1900.

C’est un chiffre important.

Vous savez, je ne crois pas que beaucoup de formations politiques polynésiennes puissent revendiquer autant d’adhérents ; surtout des adhérents cotisants !

N’en doutez pas, nous comptons dans le paysage politique d’aujourd’hui et nous compterons encore plus dans le paysage politique de demain.

Après seulement 4 mois d’existence, tout le monde connaît Rautahi.

Pour les gens, notre mouvement a un discours particulier ; les gens ont pleinement conscience que nous avons une identité propre, une démarche politique bien à nous. Les gens savent que nous avons les idées, les compétences et la volonté d’améliorer la vie des polynésiens.

C’est bien parce que nous portons une vision propre, un souffle nouveau et que notre mouvement se projette dans l’avenir que nous sommes de plus en plus écoutés et suivis.

 

Mes amis, comme je vous le disais, lorsque le bureau exécutif a souhaité réunir l’Assemblée Générale de Rautahi, il y a de cela quelques semaines, l’ordre du jour était différent.

Certes nous avions prévu un exposé de la situation politique et sociale de la Polynésie française.

Un exposé fait de constats.

Constat :

  • que le Gouvernement piétine sans projets, ni compétence pour les mettre en oeuvre,
  • que la situation de l’emploi se dégrade,
  • que nos investisseurs, il ne faut pas le cacher, ils viennent me le dire, partent investir ailleurs.
  • que des pans entiers de l’économie, telle que la pêche, sont sinistrés.
  • que le Pays connaît une inflation record ; 2,3% en 2005 ; 3.6% sur l’alimentaire.

Mais voilà que l’actualité politique s’invite à notre assemblée générale.

Vous connaissez tous l’actualité politique.

Vous avez tous suivi d’abord les petites phrases ambigües (« le statut est un bout de papier ») puis les déclarations indépendantistes (« la Polynésie française, connais pas », « il faut libérer les polynésiens opprimés ») ; le Président du Pays se donne l’image de Nelson Mandela ou Martin Luther King puis les discours à l’étranger ! puis les discours en Polynésie française devant les élus, la population et les représentants de l’État.

Et enfin, l’annonce de l’officialisation de la démarche politique et institutionnelle du Président Temaru pour l’Indépendance de la Polynésie française par la négociation d’accords dits de « Tahiti Nui » avec l’État.

Le Gouvernement actuel craque sous ses divisions.

Certains ministres n’assistent plus au conseil des ministres parce que le Président prend des mesures contraires à ses engagements à leur égard, notamment sur la question de l’indépendance.

Peut-être que vous le savez déjà, Emile Vernaudon, vient de déposer sa démission du Gouvernement Temaru ce soir.

Un ministre, Hirohiti Tefaarere, pourtant a priori proche d’Oscar Temaru, démissionne et explique que le Président ment, que son entourage est incompétent et qu’il ne tient aucun de ses engagements.

 

Aucun Gouvernement ne peut gouverner dans ces conditions. C’est impossible !

 

C’est dans ce contexte que nous avons lancé un appel à la formation d’une plate-forme autonomiste.

L’écrasante majorité des Polynésiens, des formations politiques qui la représentent et des élus à l’Assemblée sont autonomistes. Nous sommes 80% de Républicains en Polynésie française et Oscar Temaru n’est pas Président des Indépendantistes mais Président de la Polynésie française !

Comment aurions nous pu rester les bras ballants et la bouche bée devant le spectacle ?

Il fallait faire cet appel aux autonomistes.

Cet appel a été entendu, jusqu’au sein du Gouvernement de Monsieur Temaru.

Et nous sommes donc aujourd’hui à la croisée des chemins.

 

Voulons-nous oui ou non mettre dès à présent un terme à l’aventure indépendantiste d’Oscar Temaru en tant que Président de la Polynésie française ?

Je pense ne trahir personne en affirmant que « OUI », nous le voulons !

Oui, il est de notre responsabilité de faire en sorte que soit restaurées la stabilité et la confiance en Polynésie français.

 

Dans ce cas, nous devons aboutir à un accord avec les autres formations autonomistes pour que le prochain président de l’Assemblée soit l’élu d’un parti autonomiste.

Mais cet accord doit aussi prévoir que le prochain président du gouvernement soit issu des rangs autonomistes.

J’ajouterais que les partis autonomistes devront s’accorder sur les priorités de leur gouvernement et ouvrir la plate-forme aux formations qui ne sont pas représentées à l’Assemblée.

Nous ne sommes pas là pour nous distribuer des postes ! Nous souhaitons Emma et moi que la plate-forme soit ouverte aux formations autonomistes qui ne sont pas représentées à l’Assemblée.

Nous formons le vœu que nous soyons tous unis en Polynésie pour notre Polynésie française !

Nous demandons également que notre accord précise les axes prioritaires de ce futur gouvernement pour restaurer la confiance.

Comme vous le savez, ceux que nous soutenons, sont :

  • l’emploi
  • le logement et le bâtiment ; avec une attention particulière pour le logement social. Les dotations en faveur du logement social doivent être très largement abondées
  • la réduction du coût de la vie ou l’augmentation du pouvoir d’achat.

En cas d’accord le budget du Pays devra être réorganisé pour concrétiser ces priorités.

 

Comme vous le savez, seule l’union des autonomistes peut aujourd’hui nous permettre d’atteindre cet objectif.

Et je considère qu’il est de l’intérêt supérieur du pays que nous y parvenions.

Pour autant, bien évidemment, il ne s’agit pas d’aller se fourvoyer.

Il ne s’agit pas de déshabiller Pierre du pouvoir, pour rendre ses vêtements à Paul !

Tout le monde sait que c’est impossible. Il n’y a pas lieu de revenir sur cette question.

 

Alors maintenant, est-ce risqué pour nous de nous engager dans une telle union ? Allons-nous perdre notre âme ?

Non, nous n’allons pas perdre notre âme, nous allons mettre en oeuvre nos idées appuyées sur nos valeurs !

Mais, oui, c’est risqué ! oui, s’engager c’est risquer.

Oui, c’est plus confortable d’être un spectateur critique ou moralisateur.

Oui, mettre les mains dans le cambouis, surtout quand la situation est difficile et qu’on a pas soi-même choisi le moment de son intervention, c’est s’exposer.

Mais, la crainte n’évite pas le danger.

Et, je crois fondamentalement que nous sommes faits de ce bois là, de celui de l’action.

La participation aux affaires du Pays, dans l’intérêt général, est le sens même de notre engagement politique.

Alors, même si nous sommes un jeune parti, même si il y a des risques, nous répondons présents.

 

VIVE RAUTAHI,

VIVE LA POLYNESIE FRANCAISE

VIVE LA FRANCE


 

Motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Générale de RAUTAHI

le mardi 11 avril 2006

« Rautahi soutient la conclusion d’un accord entre ses élus à l’Assemblée de la Polynésie française et les autres élus et formations politiques polynésiennes en vue de former une plate-forme autonomiste.

Cet accord doit prévoir l’élection de personnalités autonomistes à

  • la présidence de l’Assemblée de la Polynésie française et
  • la présidence du Pays

 Il doit également énoncer les priorités du prochain gouvernement autonomiste ».


Publié dans DISCOURS DES ELUS

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J
Iaorana,Joyeuses Pâques à tous...... Il est vrai que j'ai été assez surpris par le déroulement du vote, l'autre jour, à l'Assemblée. Etonnante tactique qui se révèle ne pas en être une...et qui laisse un arrière goût de ''...' que d'aucuns auraient préféré ne pas y avoir cédé..Je me suis laissé dire que d'autres tactiques vont être mises en place pour couper court à cette cohabitation ? Pourtant, n'avons-nous pas intérêt à "laisser faire"... au moins quelques temps ? N'avons-nous pas intérêt à y réfléchir, à deux fois, avant d'acter une motion de censure contre le gouvernement Temaru ... ou de le mettre en minorité, trop rapidement ? Une position similaire a été évoquée lors de l'assemblée générale du Sheraton : Les risques de troubles ne sont-ils pas très rééls, quand on peut, assez aisément, augurer des réactions d'un peuple qui n'est pas encore fiu de son Taui ? N'aura-t-il pas pas l'impression - tel qu'on le chuchote d'ailleurs dans certains milieux - qu'on lui aura, alors, volé sa victoire.Il est vrai que, dans ces mêmes milieux, l'on prédit des violences d'autant plus étendues que l'on s'apercevrait d'un renversement  programmé, uniquement pour remettre Gaston Flosse en selle.Avons-nous,  dès lors, le droit de nous précipiter vers de tels risques avant, par exemple, de tenter de convaincre le peuple de reconsidérer le placement de sa confiance et de ses espoirs ?N'est-ce pas, d'ailleurs, un beau défi pour une opposition ?... et quatre ans (maximum) pour y parvenir. Et puis... de l'eau coule sous les ponts, tous les jours. Je veux dire que le temps est un allié extraordinaire qui, souvent, "arrange" bien des situations qui paraissent "bouchées". De plus... on le sait, maintenant... rien ne dure jamais vraiment.Nous ne reverrons plus de "décennies" comme avec le Tahoeraa... qui, pourtant, était la structure la plus solide jamais fondée en Polynésie.Bien d'autres sont passés déjà - légendes de leur temps -  tels les puissants RDPT, Here ai'a, e'a api, ia mana, Tiarama, etc... et c'est normal... c'est la loi de la vie.jrbodin.
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P
Bonjour à tous et toutes tout d'abord !<br /> Concernant l'assemblée générale du 11 Avril au Sheraton la motion avait été adoptée à l'unanimité , mais je crois que ce qui avait été envisagé pour le futur président de l'assemblée était tout autre que l'élection de Mr.Schyle au perchoir bref ceci dit nous restons dans le cadre de la motion vu que c'est un "autonomiste" !!!!<br /> Toutefois pour mener à bien notre devoir de renverser Mr.TEMARU du pouvoir ( càd tant que les autonomistes républicains seront majoritaires ) il faut absolument à mon sens et définitivement communiqué sur le point suivant :<br /> Mr FLOSSE doit déclarer haut et fort qu'il ne souhaite plus revenir au pouvoir , je sais très bien qu'il a fait beaucoup pour le pays mais actuellement le spectre de son éventuel retour sert d'argument fallacieux aux "ni-ni " pour ne pas renverser par motion de censure Mr.TEMARU . Rien n'empêchera par la suite Mr. FLOSSE de continuer à servir son pays mais cette plus en retrait de la vie politique et qui sait cela pourra laisser la place à notre président de RAUTAHI de sortir du lot et de s'imposer !! deplus cela aura pour effet de définitivement oter toute crédibilité à nos "amis" Schyle et Bouteau " dès qu'ils convoleront encore avec Mr. TEMARU ( ils ne pourront plus se cachés derrière l'argument du méchant papa Flosse qui veut revenir au pouvoir !! )<br /> Une fois donc les démissions actées des ministres Aia api , ils redescendront à l'assemblée et normalement la plate-forme autonomiste pour laquelle nous avons donné accord se vera renforcée et consolidera notre majorité au sein de l'assemblée !!!<br /> Voilà le commentaire et la piste que je souhaitait soumettre au bureau exécutif de RAUTAHI pour que pourquoi pas cela soit discuté au plus au niveau de notre parti !!!!<br /> Vous souhaitant à tous et toutes un excellent week end de Paques je vous dis au revoir !!!
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M
A.G trés réussie Félicitations<br /> Pour le Fenua , il est temps de construire l'édifice avec des pierres bien taillées et polies et aussi des représentants d'avenir comme le signalait mon voisin<br /> Respectueusement et plus<br /> marc
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