Conférence de presse

Publié le par Jean-Christophe BOUISSOU

1/ Sur la situation politique et sociale

L’usage de moyens illicites pour faire aboutir des revendications ainsi que le refus de la rencontre et l’usage de paroles violentes à l’égard des grévistes sont antinomiques avec dialogue social et empêchent la recherche de solutions aux conflits.

RAUTAHI renouvelle son appel à l’ouverture de négociations dans un esprit apaisé d’ouverture guidé par l’intérêt général. Les parties en conflit doivent à la population une sortie de crise rapide et digne.

RAUTAHI tient à saluer, l’intelligence et la fermeté de l’Etat qui a su montrer aux protagonistes le chemin de la raison et du dialogue.

Sur le fond des revendications sociales, l’augmentation des prix et de la pression fiscale est une réalité traduite dans les budgets votés par l’UPLD à l’Assemblée de la Polynésie française et constatée par les instituts spécialisés (IEOM, ISPF).

Les difficultés de vie des polynésiens en résultent de manière mécanique.

Le malaise social est amplifié par la perte de confiance des polynésiens dans l’avenir que leur offre le Président Temaru et son équipe.

Comment faire confiance à un Président incapable de construire un avenir pour des enfants qu’il juge « crétins » et qu’il voit soit « chômeurs » soit « en haut d’un cocotier ».

Comment faire confiance à un Président qui a renié ses engagements et les valeurs dont il se prétendait investi ?

La population sent bien que dans les provocations permanentes du Président envers l’Etat et dans la volonté du Président Temaru de trier les vrais polynésiens des « autres », il y a déjà tous les ressorts d’une société aux antipodes des valeurs traditionnelles humanistes polynésiennes.

2/ Relance de la pétition populaire

Notre pétition populaire lancée lundi 9 octobre a dû être suspendue jeudi 12 à cause des barrages.

En trois jours, déjà 10.000 personnes ont signé la pétition. C’est énorme en si peu de temps. Compte tenu de l’engouement, nous savons aujourd’hui que nous irons encore plus loin !

Cette pétition répond à une envie profonde de la population de s’exprimer autrement et dire clairement :

-         non aux propos xénophobes, racistes du Président Temaru

-         non aux propos contre le système éducatif et stigmatisant nos enfants

-         non à de nouvelles hausses des taxes et impôts qui cassent l’économie et notre équilibre social.

La spontanéité avec laquelle la population a répondu positivement et immédiatement à notre démarche traduit la volonté des polynésiens de participer plus amplement et plus directement à la vie publique et ce autrement qu’en manifestant violemment leur désapprobation de la politique menée par le Gouvernement.

Nous serons les porte-paroles de tous les signataires de la pétition pour interpeller directement le Président Temaru et son Gouvernement sur leurs dérives et pour leur faire entendre la volonté populaire de changer de politique et de modifier leur comportement.

Nous relançons donc notre pétition à compter de demain jeudi 19 octobre pour permettre à toutes celles et à tous ceux qui le souhaitent de participer.

Le moment sera parfaitement choisi puisque pendant ce temps, le Président sera dans un nouveau voyage somptuaire aux frais des contribuables pour aller plaider l’indépendance alors qu’il n’a aucun mandat démocratique pour le faire.

3/ Projet de budget 2007 de la Polynésie française

Le Vice-président Drollet et le Président Temaru ont décidé d’augmenter comme jamais auparavant l’impôt sur les sociétés et sur les patentés, petits et grands.

MM Temaru et Drollet nous préparent ainsi une nouvelle méga hausse des prix en 2007.

Par ailleurs, selon nos dernières informations, ils ont également décidé de puiser dans les caisses des établissements publics et décidé de détourner les taxes affectées aux grands travaux pour combler une partie des 10 milliards de F CFP de trou du budget de fonctionnement du Gouvernement. Cela étant rendu nécessaire pour suivre le train de vie dispendieux et déraisonnable du président, des ministères et de leurs satellites.

En amputant l’EGT de ses moyens financiers, c’est l’investissement public sur les grands chantiers qui sera réduit davantage et avec lui l’activité économique dans le BTP.

Et ce, alors que les carnets de commande des entreprises du BTP sont quasi-vides et qu’elles n’ont pas de visibilité à court et moyen terme.

Le couple infernal Drollet-Temaru a également décidé de détourner les 650 millions de F CFP de la « taxe FEI » prise sur l’électricité et qui finance à travers l’ex-Fonds d’Entraide aux Iles (aujourd’hui FDA), des actions de développement des archipels, comme la construction de fare MTR ou les aides économiques aux entreprises, pour se les accaparer dans leur budget général.

Après avoir épuisé les réserves du pays par une politique désinvolte et sans cohérence ni perspective, le Gouvernement est entraîné dans une fuite en avant.

Aujourd’hui, il s’engage sur la voie de l’asphyxie des établissements publics et des sociétés d’économie mixte de la Polynésie française.

Après l’OPH, l’EPAP, l’EGT et le FDA les prochaines victimes de la politique désastreuse du président indépendantiste seront l’OPT, le Port Autonome de Papeete et ATN dont il entend se désengager.

Par cette politique de faillite organisée, Oscar Temaru entend faire la démonstration que notre modèle de société n’est pas celui qui convient à la Polynésie française. L’autre modèle étant bien entendu celui soutenu par le Tavini Huiraatira, à savoir la rupture de nos liens avec la France, l’abandon du modèle socio-économique occidental et le retour à un mode de vie ancestral.

Pour RAUTAHI, l’action du Gouvernement Temaru-Drollet, tant dans la forme de son expression que sur le fond, apparaît dangereuse pour l’équilibre socio-économique de la Polynésie française.

Nous en ressentons déjà aujourd’hui les premières secousses.

Publié dans Archives RAUTAHI 2006

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