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Publié le par SAR

Dans le cadre d'une concertation locale et compte-tenu de l'importance de la biodiversité dans notre zone de vie du Pacifique, le Grenelle de l'Environnement a été transmis par le Haut-commissariat, aux institutions législative et exécutive de notre Fenua, le 1er octobre 2007Deux réunions de travail à Papeete ont suivi, les 9 et le 18 octobre, qui ont fait parvenir les observations à Paris. En métropole, ONG, syndicats d'employeurs, etc. ont également soumis des listes d'observations, et les 24 et 25 octobre, ont eu lieu les débats sur le Grenelle. Le 15 décembre 2007, le gouvernement présentera son "grenelle"...

Le parti des Verts, Heiura, présidé par Jacqui Bryant, a fait savoir qu'il regrettait que la Polynésie française n'ait pas véritablement son mot à dire au sujet du Grenelle de l'environnement : il semblerait en effet que la communauté antillaise ait participé à des ateliers de travail, dont les réflexions ont été intégrées au Grenelle de l'Environnement, mais que la Polynésie française n'ait qu'un avis à émettre à ce sujet. Sachez enfin que les Verts Polynésiens regrettent que rien ne soit mentionné au sujet des déchets nucléaires. Sans doute parce que le Grenelle de l'Environnement est axé plus sur notre avenir que notre passé? Le premier groupe de travail mentionne brièvement la question du parc nucléaire (Section E-3) qui est une source, apparemment, de mésentente entre ceux qui veulent s'appuyer sur l'énergie électronucléaire et ceux qui souhaitent l'arrêt de l'EPR et l'arrêt de la recherche sur le réacteur de 4ème génération.

 

A noter également, certaines mesures fiscales: les pollueurs-payeurs ou la tarification « au CO2 » Pour ce qui est de la première mesure, notre ministre du Tourisme et de l’Environnement Maina Sage avait souhaité l’instaurer dans nos réglementations, tâche impossible tant que la philosophie « pollueur-payeur » n’était pas légiférée en métropole.

 

L’esprit du Grenelle de l’Environnement, c’est aussi la « démocratie écologique » : il s’agit de faire participer les agents publics et privés dans l’action de protection de notre environnement, ceci à tous les niveaux, dans tous les secteurs. Une sorte de « rééducation sociale », visant à nous sensibiliser à l’état de notre planète.

 

Si l’on pouvait regretter certaines lacunes du Grenelle de l’Environnement, c’est certainement, qu’une fois encore, notre Polynésie française a fait les frais de son éloignement : très peu d’alternatives pour la montée des eaux et pourtant il faut savoir que dans la zone Pacifique Indonésie, une centaine d’îles ont disparu. Quid de la population de nos atolls d’ici 60 ans ?

 

La Polynésie française apparaît notamment dans le développement de l’énergie thermique des mers, qui avait été exposée, développée et abordée par Jean-Christophe Bouissou et le Parti RAUTAHI il y a 6 mois de cela, dans le cadre des Législatives et de la présentation du programme RAUTAHI et de son concept de l’écoville insulaire.

 

Ci-dessous, les grandes lignes qui nous ont été transmises, afin que vous puissiez juger de vous-même du travail et des objectifs ambitieux de ce rapport. 

 

  • Constat et Objectifs du Grenelle de l'Environnement 

- L'outre-mer représente 97% de la superficie des eaux maritimes françaises, soit un cadre de vie pour plus de la moitié des espèces de cétacés et pinnipèdes, 98% des espèces de vertébrés et 96% des plantes vasculaires.

 

-L'outre-mer représente 14 des 17 éco-régions françaises: la forêt guyannaise est l'un des 15 derniers grands massifs de la forêt tropicale; la Nouvelle-Calédonie intègre dans son écosystème le second lagon du monde.

 

- L'outre-mer est menacé par le réchauffement climatique: la montée des eaux est fatale pour nos atolls;

 

- Notre zone de vie, pourtant écosystème riche et essentiel, a besoin d'être mise à la page en matière d'infrastructures de protection de l'environnement: assainissement des eaux, gestion des déchets. Pareillement la production d'énergie généralement axée sur les hydrocarbonés, rejète des gaz à effets de serre, et multiplie les risques de pollutions marines.

 

Ceci dit, il y a une prise de conscience du gouvernement central que l'outre-mer a la capacité, le potentiel d'être une vitrine de développement d'infrastructures écologiques, dans le développement d'énergies ou la protection de l'environnement.

 

Le rapport du Grenelle de l'Environnement définit 7 axes:

 

1- l'énergie : Nous ne sommes pas si loin de l'écoville défendue par le parti RAUTAHI il y a 6 mois...

 

- Inciter les DOM COM à se doter d'un plan énergie climat déclinable selon le territoire concerné: volet sur les bâtiments, l'urbanisme, transports et transports collectifs; pour atteindre cet objectif ( 2012/2020), conférences avec EDF, investissements de productions et transport électrique;

-Sensibiliser le public, communication centrée sur les spécificités des DOM, concertations locales...

- Améliorer les formations du secteur Tourisme, Des services et bâtiments.

- Lancer un pôle de compétitivité pour les développements des filières énergétiques renouvelables : énergie océanique, géothermie, minerais océaniques...

- Elargir le programme "matériaux renouvelables"

- Brevetisation des process, notamment la géothermie océanique en PF

- Recherches sur les cultures énergétiques très productives (cannes à sucre...) et possibilités de produire des biocarburants sur les terres polluées

2- les déchets  

Objectif: résorption des déchets existants et élimination. Maîtrise de la production des déchets, installations pour optimiser le recyclage des déchets, valorisation énergétique des déchets.

 

3- les risques naturels  

5 axes d'interventions: Plan séisme des Antilles; Préventions sismiques et Tsunamis dans les COM; prévention des risques de glissements de terrains; préventions du changement climatique; prise en compte des risques naturels dans l'aménagement du territoire.

4- la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité  

- Mise en place d'un observatoire national sur le milieu marin

- Soutien au développement de la coopération régionale

5- les activités extractives  

- Plan « mines propres » pour la Guyane …

     6- le domaine de l'eau et des pollutions 

- Gestion active des ressources naturelles de l’Eau (eau de pluie…), usage économe de l’eau, modèles intégrés de gestion de l’eau selon la région

- Surveillance de l’usage des pesticides ou produits phytosanitaires dans l’agriculture et l’aquaculture.

7- le domaine de la Santé

A noter : un centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes outremer

Ci-après, bien sûr, le Grenelle de l'Environnement a été brièvement disséqué par Charlie Hebdo, mais on ne s'en plaint pas: On est tout ouïe quand il s'agit de l'intérêt de notre planète. Ce dont il faut prendre conscience, c'est qu'avant le Grenelle de l'Environnement, il y avait quoi, au fait?  Pourquoi Charlie en a-t-il fait sa couverture de la semaine passée? Antonio FISCHETTI n'y consacre qu'un petit article de 3 colonnes.

 

Le plan des discussions du Grenelle de l'Environnement? Changement climatique, biodiversité, santé, démocratie écologique.

 

On y apprend que malgré certaines mesures qui font l'unanimité, comme l'isolation des bâtiments ou la création d'appareils consommant moins d'énergie, il y a aussi les "propositions qui fâchent":

 

- la création de "corridors" naturels permettant aux animaux de circuler dans des zones protégées. La mise en place de ces structures peuvent entraver la construction de routes ou voies quelconques (en dehors de l'aspect... dérangeant de ces "zones" comme si l'être humain accordaient gentiment des zones de vie aux autres espèces terriennes...

 

-les ONG souhaitent réduire de moitié l'usage des pesticides d'ici 10 ans.

 

-la possibilité de saisir le Conseil économique et social pour défendre une cause environnementale.

 

-la refonte fiscale qui taxerait les produits selon leur consommation énergétique (Illustration de Fischetti: "Les fraises qui font 2000 bornes en avion verraient une partie de leur facture de CO2 répercutée sur l'étiquette")

 

-le ralentissement de 10km à l'heure sur les autoroutes, sensé réduire de 1% les émissions de gaz à effet de serre... mesure qui renflouera surtout les caisses de l'Etat grâce aux procès verbaux sur les dépassements de vitesse.

 

- Rien sur les engrais azotés responsables de 10% des gaz à effet de serre....

Publié dans Archives RAUTAHI 2007

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