Le renouveau, c'est l'ouverture sur les autres, sur notre passé et notre avenir.

Publié le par SAR

Jeudi soir, a eu lieu le premier K-Fé débat. Ils étaient une dizaine assis ici et là à des tables dispersées, mademoiselle H. menait la cadence des discussions en se déplaçant avec un micro. J'écoutais pendant qu'à droite et à gauche, des intervenants- pas forcément affiliés à RAUTAHI- s'exprimaient sur ce thème du "RENOUVEAU".

Je vous propose un aperçu de cette discussion ouverte, sympathique et franche. Je vous invite à participer aux prochains K-fé débats, quels que soient vos convictions politiques: il n'y a que dans la confrontation des idées que nous pourrons faire avancer notre pays.

 

SAR: Je n'y crois pas trop, à ce renouveau. Il faudrait éviter ce bis-répétita du TAUI, difficile d'avoir confiance en une nouvelle classe politique, comme j'avais cru à ceux qui "incarnaient" le TAUI. Je me pose les questions suivantes: Que représente le renouveau? Qu'est-ce que ça implique vraiment? Le renouveau, c'est la fin de quoi? Pour moi, le renouveau, c'est se nourrir des expériences des autres, d'où l'importance de la formation des "nouveaux visages" politiques...

DAM: La population est-elle vraiment prête à tout changer? Mettre de nouvelles têtes, avec les mêmes idées, ça ne sert à rien. La 3ème voie, pour l'instant, elle incarne l'opposition politique, mais pas le renouveau.

FAB: L'esprit du renouveau c'est pouvoir arriver à un changement des mentalités; il faudrait que ces personnes au pouvoir mettent en avant les jeunes. Ce ne sont pas ceux à l'APF qui fournissent véritablement le travail, on le sait! mais ce sont ceux qui sont derrière. Il ne faut pas sous-estimer la jeunesse, il faut vouloir lui donner sa chance. Pour le Renouveau c'est mettre la jeunesse en avant-- pas n'importe quelle jeunesse, une jeunesse formée, diplômée.

 

HAVA: On a vraiment besoin d'impulsion. La stagnation en politique, c'est pire que tout. Dommage qu'il n'y ait plus d'éducation civique à l'école.

M: Moi, j'en ai marre du Tahoera'a, du Tavini. Je suis fiu. Le renouveau, ce n'est pas forcément les jeunes, c'est surtout les compétences...

AMA: Le but de la Politique , c'est améliorer notre vie et le problème à la base, c'est les mentalités. Pourquoi des gens continuent-ils à voter pour une classe de dinosaures, parfois totalement démagogiques. Le problème est véritablement à la racine. Il faut VOULOIR le renouveau; La politique c'est avant tout une question d'idées, plus qu'une question d'âge.

H: Il faut surtout vouloir travailler pour son pays, pas pour son intérêt personnel.

L: Regardez ces accords de TAHITI NUI; ils ne seront plus là, eux. C'est notre avenir entre leurs mains? Pourquoi devrions nous subir les conséquences de leurs ambitions personnelles? Pour moi, il ne faut pas hésiter à remplacer ces personnes qui ne tiennent jamais parole. Le renouveau, c'est bouger, intelligemment.

V: Jusqu'à récemment, je ne m'intéressais pas à la politique, j'ai 23 ans, je suis complétement désabusée. Les hommes politiques jouent avec le pouvoir comme on jouerait aux petits chevaux. J'en arrive à ne plus vouloir lire les journaux. Beaucoup de partis se créent, c'est un renouvellement du paysage politique: mais quand on regarde en profondeur?...

K: Les jeunes n’osent pas s’afficher, Tahiti c’est trop petit. Moi j’habite à Faa’a. Quand je vois les jeunes sur la route, ça me fait mal. J’ai grandi à Faa’a. J’ai toujours connu Oscar Temaru et faut voir, on trie même pas les déchets chez nous ; on fout comme ça sur la route. La seule issue de secours pour les jeunes, c’est l’administration…

C : Êtes-vous prêts seulement à vous battre pour  l’intérêt du pays ? a aller vers les gens ? Il faut agir…

F : Quand on est jeune, ce n’est pas facile de se lancer en politique ; surtout quand on veut chercher un travail. Quand on est affiché, pas facile. Le renouveau, c’est avoir des personnes qui ont beaucoup d’idées et travaillent vraiment pour leur pays, sans le côté intéressé. Si on en est là aujourd’hui, c’est parce qu’il y a trop d’intérêt personnel.

MATA : Si un jeune veut faire d la politique, il faut qu’il soit formé. C’est très important pour qu’il y ait un renouveau.  On ne se fait pas d’illusion sur les 2 blocs politiques qui sont au pouvoir, ils s’en sont mis plein les poches.

ETUDIANTE : Il y a encore beaucoup à faire pour motiver les jeunes. Rien qu’à l’université, ils ont peu d’ambition. Il faut les responsabiliser. On est toujours en famille, on doit aussi se remettre en question

FAB : Regardez la représentativité à l’assemblée ; il faudrait des jeunes compétents dans l’hémicycle. Ce serait un facteur de motivation pour les jeunes, ça aurait un impact important sur les mentalités.

HT : Ceux qui sont à l’extérieur pourraient plus s’identifier dans la politique.

FAB : Mettre les jeunes en avant, c’est accepter que nous existons !

2 jeunes filles au fond :

- Moi, je cherche du boulot… y’en a plein qui ne savent pas pour qui voter, parce que pour eux, tout le monde est à mettre dans le même sac. En ce qui me concerne, RAUTAHI est souvent cité pour le renouveau, mais beaucoup ne savent pas où se trouve RAUTAHI ; pendant la marche, RAUTAHI était proche de GTS, maintenant c’est différent… ce que j’aimerais savoir c’est ce que va apporter RAUTAHI, en dehors de la plateforme autonomiste ? Pour moi, la plateforme autonomiste veut la même chose que les autres : le pouvoir.

La démarche c’est de montrer qu’on est là pour nous aider : On nous dit de faire des études, on revient, pas de travail ! Forcément, les jeunes diplômés sont défaitistes : Le politique donne cette image que, pour s’en sortir, il faut adhérer à son parti ! Le renouveau, selon moi, c’est agir différemment de ce qui se faisait avant.  

-         Je m’appelle T. Je rejoins les autres. Je me pose des questions sur la légitimité des gens qui nous gouvernent. Il semble que pour œuvrer pour notre pays, il faut avoir recours à tout ce qui est associatif ; aussi il faudrait revoir l’esprit civique, une matière bafouée à l’école.  

M : Le renouveau, c’est pas forcément la jeunesse, c’est surtout les idées. La force de la jeunesse, c’est qu’elle est libre, qu’elle veut y croire, qu’elle  est certainement moins encartée,  elle incarne le renouveau. Il ne faut pas croire, la politique est accessible ; c’est vrai qu’il existe des aprioris forts, au début on conteste, on y va avec le cœur. C’est bon signe. Tous les politiques ont conscience qu’ils ont besoin de ce renouveau.

Le problème, c’est comment ils laissent s’exprimer ce renouveau.

On se construit et à un moment donné, on prend conscience dans le débat, et puis on décide d’agir. La politique est loin d’être l’image ternie par les « dinosaures » actuels.

Il faut savoir qu’il y a vraiment des personnes qui s’investissent parce qu’ils y croient.

Ces K-fé débats doivent rester dans cette liberté de penser et d’accueillir tous les partis politiques.

Le renouveau, c’est l’ouverture. Il faut pouvoir et vouloir imaginer le pays dans lequel on va vivre dans 5, 10, ou 15 ans. C’est l’ouverture sur les autres, sur notre passé et notre avenir... 

Publié dans Archives RAUTAHI 2007

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L
"... Dommage qu'il n'y ait plus d'éducation civique à l'école."(Hava) J'interviens pour dire que HAVA se trompe!!!Il y a toujours éducation civique à l'école!!! Et l'objectif à atteindre est de faire des enfants d'aujourd'hui des citoyens éclairés et responsables... Le Nono
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S
Tiens, bonjour le Nono!<br /> Merci pour l'info... en souhaitant qu'Hava te lise.